Les Hollier au fil de l'eau: Salout, les Têtous !

Salout les Têtous!

Nous terminons notre exploration de Jost Van Dyke par le mouillage de White Bay (Sur chaque île, il y a une White Bay!). Le passage est étroit entre deux récifs et les profondeurs peu favorables pour un gros quillard comme Kéraban. Comme d’habitude, nous partons en éclaireurs avec notre dériveur. Nous sommes partis tôt ce matin pour avoir des bouées libres… L’accès ne pose pas de problème mais Kéraban doit absolument prendre la toute première bouée avec 5 mètres d’eau. Nico la lui « réserve » pendant que Motu Atua en annexe en bloque une pour W4L. Nous aussi nous devenons de vrais « guerriers » en matière de bouées! Nous voilà tous les quatre accrochés mais Nico se retrouve avec un gros caillou tout proche de sa quille qui ne le rassure pas du tout… Nous prenons alors sa bouée et lui cédons la notre sans caillou…

Après environ deux heures, nous sommes enfin prêts mais personne n’est très serein… Nous repartons après déjeuner à la marina de Soper’s Hole où nous retrouvons Esploristo des Canadiens. Belges, Suisses, Canadiens et Français, voilà une bonne troupe francophone réunie sur la terrasse du Pusser’s.

Le lendemain, nous partons tous les trois pour le mouillage de Cane Garden sur Tortola. Les trois bateaux font une « mini » régate en tirant des bords de près mais avec Kéraban le rapide difficile de rivaliser… Sur les conseils de Motu Atua, nous réservons une table dans un resto aux couleurs reggae dont j’ai oublié le nom . La langouste est fameuse. Nous nous préparons tout doucement à quitter nos amis suisses. Nos chemins vont se séparer. Nous continuons avec W4L vers les USVI et Porto Rico alors que Vartan regagne St Martin d’où Isabella prendra un vol pour la Suisse avec les enfants.

Le jour suivant, nous organisons un petit repas sur Kéraban (Ris Pilaf-Poulet curry Coco) pendant que les enfants font une partie de Monopoly. Gianluca dévoile les secrets de ses tours de magie, offre son Monopoly Italien à Victor… Les parents échangent photo, guides nautiques. L’ambiance est tristounette, les estomacs sont noués et les yeux humides. Nous sommes ensemble depuis fin janvier et c’est dur, encore, de se séparer d’amis qui vivent avec nous au quotidien. Victor est triste de voir partir Gianluca. Ils passeront un bon moment à lire des Lucky Lucke l’un en face de l’autre juste pour le plaisir d’être ensemble.

Quand à nous, nous avons de gros doutes sur la suite de notre programme. En effet les vents de mai sont plutôt sud-est et le retour des Turks and Caïcos vers Saint Martin s’annonce difficile et long… Vraisemblablement, le mieux serait de monter vers les Bahamas et de partir de Nassau pour la transat retour ou alors de rester aux Îles Vierges et à Puerto Rico. Les W4L optent pour un départ des Bahamas. Je n’imagine pas finir mon voyage sans eux, je n’imagine pas rester 40 jours entre Puerto Rico et les Îles Vierges. Même si c’est beau, 40 jours c’est long. La panique s’installe … Comment faire ? Les billets d’avion sont réservés pour tout le monde… Mon cerveau est complètement paralysé et je ne vois pas de solution possible. La fin du voyage s’obscurcit…Mais pour le moment, nous savourons les dernières heures avec nos amis avant leur départ.

Vers 16h à Soper’s Hole, nous lâchons nos bouées et partons ensemble au son des cornes de brume. Mais nous virons à l’ouest avec W4L pour les USVI alors que Kéraban oblique vers l’est vers Saint Martin. Derniers échanges à la VHF, dernières photos du beau voilier qui se fait de plus en plus petit jusqu’à disparaître au loin. Les RDV sont pris pour se voir dès le mois de septembre et un projet de vacances au ski se profile…Ils vont nous manquer mais la perspective de se voir bientôt allège la peine de se quitter.

Salout, les têtous ! avec l’inimitable petit accent italien d’Isabella!

Nous quittons les îles Vierges qui sont magnifiques en terme de mouillages, de plages, de cocotiers et de plongées. Mais cependant nous n’avons pas retrouvé le contact avec les gens, la proximité et la culture qui dépaysent et permettent de s’imprégner d’un pays. Les BVI sont comme un immense parc d’attraction superbe où il est très facile de naviguer et de voir des paysages époustouflants. Idéal pour une location de bateau pendant 2 semaines. Mais il manque quand même une âme …