Les Hollier au fil de l'eau: février 2017

Quelques jours aux Saintes

Du Lundi 20 février au vendredi 24 février: les Saintes

Nous quittons le mouillage de Portsmouth (Dominique) pour les Saintes. Après quelques heures de navigation seulement nous arrivons à Terre de Bas , un des ilets des Saintes. Les saintes sont composées de plusieurs ilets dont les deux principaux sont Terre de Haut et Terre de Bas, les seuls à être habités. Le mouillage est très joli et forme une belle crique abritée (anse Fideling) Des tortues nous accueillent. L’ile n’est absolument pas touristique et à part deux petits resto dans la baie de grande Anse au nord de l’ile, il n’y a pas grand chose. Le calme et la lenteur de cette île est agréable et les maisons colorées sont très jolies. Nous pousserons à pied le lendemain jusqu’à la ville principale mais il n’y a aucune agitation, pas même un bistrot ouvert. La plage est bof-bof par ici… Nous rentrons en taxi-bus. L’activité principale de l’ile est la culture du bois d’Inde, la fabrication de salako (chapeau recouvert de Madras) et la poterie grâce à l’argile. Il doit y faire bon vivre mais il faut aimer la solitude…

Anse Fideling : Talitha et W4L au mouillage

Plage de Grand Anse-le Bourg

Poterie de Terre de Bas

Chez Eugenette...

Nous remontons vers Terre de Haut. Comparée à sa petite soeur, Terre de haut , c’est Cannes (dixit un habitant de Terre de bas). Nous mouillons dans la baie du bourg. Nous avons vue sur le Pain de sucre, l’ilet Cabrit et Terre de bas. Cette baie est classée comme une des plus belles baies du monde… Ça me semble peut-être un peu exagéré tout de même. À terre, on se sent comme dans ces petits villages français de bord de mer. C’est vraiment très mignon quoique peu dépaysant…Les maisons sont des petites cabanes en bois joliment peintes. Des petites boutiques et de restaurants remplissent la rue principale. Nous ferons la visite du Fort Napoléon et finirons notre journée à la plage de Pompierre qui est une très jolie plage avec une belle cocoteraie. Dans cette petite crique quasi fermée, l’eau est toute lisse et bien chaude. Nous pouvons nous adonner à nouveau au plaisir du snorkeling le long des rochers pendant que les enfants s’éclatent en skimboard. Pour notre dernier jour aux saintes, nous déplaçons notre bateau au mouillage du Pain de sucre. Le mouillage est très beau et nous sommes sur une réserve naturelle. Après une bonne matinée Cned, Cédric embarque ses deux grands garçons sur un catamaran loué à l’Ucpa pour une après-midi sportive. Ils sont revenus bien fatigués mais heureux. Pendant ce temps, j’ai fait un petit snorkeling avec Antoine, Yaël et Lola dans les eaux transparentes tout près de la minuscule plage sur laquelle nous nous sommes un peu prélassée avec Yaël.

La journée se terminera par un très bon resto « Au bon vivre » avec nos amis Nico et Yaël, les enfants étant restés sur les bateaux. Demain cap sur Marie Galante…

Cabanes à Terre de Haut

La maison du Docteur

Pain de Sucre, Terre de Bas et Ilet Cabrit (de gauche à droite)

Anse Marigot à Terre De Haut

Fort Napoléon

La baie du bourg de Terre de Haut

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Plage de Pompierre

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Le sud de la Dominique

Dimanche 19 février : le sud de la Dominique

Ravis de la journée précédente avec Winston, nous partons pour le sud et ses cascades toujours dans son taxi-bus aux sons des cantiques joyeux de la messe qui passent à la radio. Nous traversons Roseau et nous nous arrêtons observer au jardin botanique le sisserou, perroquet emblème de l’île représenté sur le drapeau national. Sur la route, nous croisons un opossum (écrasé malheureusement ). Hier, c’est un agouti qui a traversé à toute vitesse sous nos yeux ébahis. Ce sont des animaux inconnus pour nous. Nous n’en n’avons jamais vu à part dans « L’âge de glace »! Winston nous raconte les cyclones, Erika qui a détruit routes et ponts en cours de reconstruction, les distilleries de rhum et de bois d’Inde, les universités américaines(réputées) de médecine et le futur énorme hôpital qui voit le jour grâce aux chinois, le premier pont de l’ile construit par les Français…etc…

Nous arrivons à Wotten Waven qui est un tout petit village avec des spa. Une source d’eau chaude alimente des piscines dans des petits établissements type cabanes. Nous nous arrêtons tout près de la source chauffée par un volcan en activité. C’est un site géothermique avec des émanations de fumées, des mares bouillonnantes de boues grises, des dépôts de soufre. Il est impossible de mettre la main dans l’eau tant elle est chaude. Antoine a la bonne idée de perdre une tong et Cédric ira en contrebas de la rivière la récupérer. En coupant un bambou, il s’entaillera le doigt le privant de baignade pour la journée… et les prochains jours

Nous enchaînons avec les Trafalgar Falls qui est l’un des principaux sites touristiques de l’île. Ces deux chutes d’eau hautes de 60 mètres sont surnommées le « père » et la « mère ». Une petite piscine à l’eau vert clair nous permet une baignade et nous faisons notre pause pique-nique au milieu des rochers. La forêt tropicale environnante est une fois de plus magnifique. Nous sommes dans le Parc National de Morne Trois Pitons où les bambous géants se mêlent à des arbres aux lianes immenses. Des fougères de toutes tailles, certaines aussi grandes que des arbres abritent des héliconas rouges, jaunes et verts, des orchidées sauvages et des sortes d’arums rouges tropicaux. De l’eau ruisselle à flanc de montagne qui croule sous cette végétation dense.

Pour la suite, Winston nous a réservé une surprise. Il nous amène à Ti Tou Gorge. C’est une gorge entre les rochers à plusieurs mètres de profondeur. Il faut remonter la gorge à la nage pour atteindre une première petite cascade que nous escaladons pour nous retrouver aux pieds d’une seconde plus grande, sous laquelle se forme une piscine ronde de 3 mètres de diamètre. L’eau est glaciale et le courant un peu fort mais nous sommes aidés par deux Dominiquais. Antoine est gelé et un peu effrayé : c’est assez impressionnant d’être à plus de 20 mètres sous le niveau de la terre dans de l’eau froide et avec très peu de lumière. Pour le retour pas le choix que de sauter pour franchir la cascade dans l’autre sens mais à l’arrivée une douche naturelle d’eau chaude nous attend pour nous réchauffer. Une fois de plus ce « trou » a servi de décor à une scène de Pirates des Caraïbes.

La journée touche à sa fin mais avant, nous partons à Emerald Pool . C’est une autre cascade au milieu de la forêt qui tombe dans une magnifique piscine aux couleurs vert émeraude comme son nom l’indique. Un fois encore, on imagine des trésors cachés par les pirates dans la forêt environnante.

La Dominique est pour moi une des plus belles escales. En traversant cette île montagneuse, l’eau est omniprésente aussi bien sous forme de cascades, de rivières, que de piscines naturelles certaines froides d’autres chaudes et bouillonnantes ou encore sulfureuses. En Dominique, tous les sens sont en éveil grâce au bruit de l’eau, au chant des oiseaux, aux odeurs sucrées des manguiers, aux couleurs vives des plantes et des fleurs. Tout est beau !

Watten Waven

Trafalgar Falls

Ti Tou Gorge

Emerald pool

Le Nord de la Dominique

Le nord de la Dominique

Grâce à Winston, nous allons découvrir le nord de la Dominique. Il nous conduit à bord de son taxi-bus jusqu'à Chaudière pool, une petite piscine naturelle sous une cascade au milieu de la rivière Hampstead. Après une petite marche durant laquelle les enfants découvrent les gommiers, arbres dans lesquels les indiens caraïbes taillaient des pirogues, nous arrivons près d’une rivière. Il y en aurait 365 en Dominique , une pour chaque jour…

Dans cette piscine il y a un trou avec 9 mètres d’eau, ce qui permet aux enfants d’enchainer les sauts sous l’oeil paternaliste de Winston. Il adore les enfants : « ils sont plus intelligents que les adultes » me dit-il. L’eau est délicieuse et une fois de plus l’eau douce nous fait le plus grand bien. Pour le retour, Winston prend un raccourci : l’ancien chemin à travers la montagne à pic, toujours bon pour les fessiers! "Et pour le coeur et la santé" précise notre bon vieux Winston!

Juste le temps de manger un petit sandwich et nous voilà à nouveau dans le bus direction Calibishie, un joli village aux maisons colorées où nous pouvons admirer la nonchalance des gens qui se reposent sur leurs terrasses, pour certains grâce aux plantes qu’ils fument… Nous apercevons la plage qui a servi encore au tournage de Pirates des Caraïbes. Toujours pas de Johnny Depp en vue…mais par contre notre Winston me fait penser à un vieux pirate qui parle fort, qui rigole fort qui se fâche à la moindre contrariété : les enfants se tiennent à carreau ! Il nous fait découvrir une chocolaterie artisanale tenue par Alan, un Britannique. Il a ouvert cette chocolaterie tout simplement parce qu’il ne trouvait pas du bon chocolat en Dominique. C’est une toute petite production et Alan fait tout à la main dans une petite maison. Bien sûr, nous repartons après dégustation avec quatre plaques de chocolat chacun. Un vrai régal! Nous ramenons aussi des écorces de fèves broyées pour faire du « thé » au chocolat.

Nous enchaînons avec les Red Rocks (Rochers rouges). Comme son nom l’indique, c’est une étendue de pierres rouges au bord de l’eau. Les enfants se perdent dans les crevasses profondes au milieu des rochers. La vue sur la baie environnante est magnifique. C’est incroyable comme les paysages sont différents : rivières, montagnes et cascades, forêts tropicales puis terre ocre aride surplombant l’eau bleu marine. Sur le chemin du retour, un jeune avec des rastas jusqu’aux fesses, pieds nus, une bouteille de bière à la main surgit de nulle part : c’est le gardien du site ! Il a plutôt l’air d’un protagoniste égaré d’un film de pirates avec son sourire aux dents marron … Très gentiment il me cueille du bois d’Inde et ce fameux « marangué » pour me faire des infusions.

Nous finissons notre journée en rentrant par Cold Soufrière, où des mares grises relarguent du souffre en pétillant voire en bouillonnant.

De cette belle journée enrichississante, nous retiendrons aussi une expression : Paix Bouche! C’est le nom donné par les français qui ont longtemps occupé l’île à un village près de Portsmouth et qui se traduit poliment par « ferme ta bouche »! C'est devenu une expression largement utilisée à bord de Talitha!